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JEAN DUBUFFET 1901-1985
Le Dévêtu, 1956
Huile sur toile (assemblage)
120 x 46 cm
140 x 66 cm (avec cadre)
140 x 66 cm (avec cadre)
Signé et daté en bas à gauche : J. Dubuffet ; 56
Titré, contresigné et daté au dos : Le Dévêtu ; J. Dubuffet ; Juin 56
Titré, contresigné et daté au dos : Le Dévêtu ; J. Dubuffet ; Juin 56
Jean Dubuffet est l'un des fondateurs de 'l'art brut' et est exposé à la galerie HELENE BAILLY. ''Peut-être n’allais-je obtenir maintenant, à la faveur de ma nouvelle technique, que toutes...
Jean Dubuffet est l'un des fondateurs de "l'art brut" et est exposé à la galerie HELENE BAILLY.
''Peut-être n’allais-je obtenir maintenant, à la faveur de ma nouvelle technique, que toutes les couleurs circulent pareillement dans mon tableau tout entier, animant toutes les parties de celui-ci d’un frémissement scintillant générateur de vie.'' - Jean Dubuffet
En juin 1956, lorsqu’il peint Le Dévêtu, Jean Dubuffet est installé depuis près d’un an à Vence, en Provence. Il se préparait, sans doute, à aménager son futur atelier dans lequel il s’installera en juillet. Dans le prolongement de ses Assemblages d’empreintes, collages composites sur papier, Dubuffet s’est lancé dans des Tableaux d’assemblages à partir de novembre 1955. Cette série va lui permettre de travailler en grande liberté et d’expérimenter de nouvelles techniques et textures.
Dubuffet commence à travailler sur une toile déroulée au sol, sur laquelle il va venir brosser, gratter, éroder les huiles, usant de tout type d’outils – chiffons, journaux – dans un rapport direct et univoque à la matière. Cette manière de procéder lui permet d’avancer sans être tenu à aucun soin : « Le principal intérêt d’une telle technique était qu’elle me permettait de faire mes maculations initiales avec grande liberté et aisance sans y être contraint par quelque souci de ne pas gâter les autres parties d’un tableau. » (« Mémoire sur le développement de mes travaux à partir de 1952 » Rétrospective de J. Dubuffet, Musée des Arts Décoratifs, 1960, p. 175). Il découpe ensuite les fragments qui lui plaisent le plus afin de composer l’œuvre finale sur une nouvelle toile. Appréciant de réaliser plusieurs œuvres simultanément, Dubuffet est dans son élément, et cette série de toiles restera très importante dans son futur travail : « Je sens très bien, au moment où j’écris ces lignes, qu’après une année entière occupée à ces exercices, les peintures que je suis appelé dorénavant à faire s’en trouveront fortement marquées, dussent-elles ne plus du tout recourir à cette technique, à laquelle je reviendrai en tout cas sans aucun doute périodiquement pour y trouver une source de stimulations et de renouvellements. »
"Le Dévêtu" est un exemple saisissant de la maîtrise de cette technique. Il est possible de ressentir les différentes matières, couleurs, et formes, sans même toucher surface. Il n’est pas étonnant que cette œuvre ait été choisie pour faire partie de la première rétrospective majeure de l’artiste aux Etats-Unis, au MoMa à New York en 1962. Pierre Matisse avait été ébloui par les œuvres de Dubuffet lors de sa visite à la galerie René Drouin en 1945. Une très forte relation se noue alors entre l’artiste et le galeriste, qui, tout naturellement, en fera sa promotion et obtiendra sa représentation exclusive outre-Atlantique. L’influence de Dubuffet sur les artistes de sa génération fut considérable. Son univers hors du temps marqué par un fort primitivisme se retrouve notamment dans les œuvres de Pablo Picasso telle la sculpture en bronze « Jeune homme » datée de 1958.
''Peut-être n’allais-je obtenir maintenant, à la faveur de ma nouvelle technique, que toutes les couleurs circulent pareillement dans mon tableau tout entier, animant toutes les parties de celui-ci d’un frémissement scintillant générateur de vie.'' - Jean Dubuffet
En juin 1956, lorsqu’il peint Le Dévêtu, Jean Dubuffet est installé depuis près d’un an à Vence, en Provence. Il se préparait, sans doute, à aménager son futur atelier dans lequel il s’installera en juillet. Dans le prolongement de ses Assemblages d’empreintes, collages composites sur papier, Dubuffet s’est lancé dans des Tableaux d’assemblages à partir de novembre 1955. Cette série va lui permettre de travailler en grande liberté et d’expérimenter de nouvelles techniques et textures.
Dubuffet commence à travailler sur une toile déroulée au sol, sur laquelle il va venir brosser, gratter, éroder les huiles, usant de tout type d’outils – chiffons, journaux – dans un rapport direct et univoque à la matière. Cette manière de procéder lui permet d’avancer sans être tenu à aucun soin : « Le principal intérêt d’une telle technique était qu’elle me permettait de faire mes maculations initiales avec grande liberté et aisance sans y être contraint par quelque souci de ne pas gâter les autres parties d’un tableau. » (« Mémoire sur le développement de mes travaux à partir de 1952 » Rétrospective de J. Dubuffet, Musée des Arts Décoratifs, 1960, p. 175). Il découpe ensuite les fragments qui lui plaisent le plus afin de composer l’œuvre finale sur une nouvelle toile. Appréciant de réaliser plusieurs œuvres simultanément, Dubuffet est dans son élément, et cette série de toiles restera très importante dans son futur travail : « Je sens très bien, au moment où j’écris ces lignes, qu’après une année entière occupée à ces exercices, les peintures que je suis appelé dorénavant à faire s’en trouveront fortement marquées, dussent-elles ne plus du tout recourir à cette technique, à laquelle je reviendrai en tout cas sans aucun doute périodiquement pour y trouver une source de stimulations et de renouvellements. »
"Le Dévêtu" est un exemple saisissant de la maîtrise de cette technique. Il est possible de ressentir les différentes matières, couleurs, et formes, sans même toucher surface. Il n’est pas étonnant que cette œuvre ait été choisie pour faire partie de la première rétrospective majeure de l’artiste aux Etats-Unis, au MoMa à New York en 1962. Pierre Matisse avait été ébloui par les œuvres de Dubuffet lors de sa visite à la galerie René Drouin en 1945. Une très forte relation se noue alors entre l’artiste et le galeriste, qui, tout naturellement, en fera sa promotion et obtiendra sa représentation exclusive outre-Atlantique. L’influence de Dubuffet sur les artistes de sa génération fut considérable. Son univers hors du temps marqué par un fort primitivisme se retrouve notamment dans les œuvres de Pablo Picasso telle la sculpture en bronze « Jeune homme » datée de 1958.
Provenance
Pierre Matisse, New York.Ancienne collection Jacqueline Matisse-Monnier.
Expositions
New York, The Museum of Modern Art ; Chicago, The Art Institute of Chicago et Los Angeles, County Museum of Art, The Work of Jean Dubuffet, février - août 1962, catalogue d’exposition, répertorié sous le n° 134.
Catalogues
Max Loreau, Catalogue des Travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XII : Tableaux d’assemblages, Paris, 1966, illustré sous le n° 57, p. 59.1
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