
JEAN DUBUFFET 1901-1985
Rôdeur au site urbain, 1957
Huile sur assemblage de papier marouflé sur toile
87,5 x 67,5 cm
122 x 102,5 cm (avec cadre)
122 x 102,5 cm (avec cadre)
Signé et daté en bas à gauche : J. Dubuffet ; 57
Contresigné, titré et daté au revers : J. Dubuffet ; Rôdeur au site urbain ; Novembre 57
Contresigné, titré et daté au revers : J. Dubuffet ; Rôdeur au site urbain ; Novembre 57
Jean Dubuffet est l'un des fondateurs de l'art brut et est exposé à la galerie HELENE BAILLY. En 1957, lorsqu’il peint « Le rodeur au site urbain », Jean Dubuffet...
Jean Dubuffet est l'un des fondateurs de l'art brut et est exposé à la galerie HELENE BAILLY.
En 1957, lorsqu’il peint « Le rodeur au site urbain », Jean Dubuffet est installé depuis près d’un an à Vence, en Provence. Dans le prolongement de ses assemblages d’empreintes et collages composites sur papier, il se lance dans des Tableaux d’assemblages à partir de 1955. Cette série lui permet d’expérimenter de nouvelles techniques et textures. Dubuffet confectionne d’abord des toiles dénuées de toute figuration. Pour ce faire, il étale ses couleurs et jettes ses taches de peinture, qu’il écorche ensuite et marque à l’aide de brosses, journaux ou chiffons appliqués sur l’huile fraîche. Dans ces surfaces de textures accidentelles, les ciseaux découpent arbitrairement des parcelles insignifiantes. Les morceaux ainsi obtenus se laissent ensuite combiner selon des mouvements arbitraires contraires à la logique humaine. Le « Rôdeur au site urbain » est un exemple de la maitrise de cette technique mais aussi de son évolution progressive vers la figuration. Il est possible de ressentir les différentes matières, couleurs, et formes, sans même toucher surface.
L’artiste y célèbre la chose la plus prosaïque qui soit : le sol. Une nouvelle fois, le peintre nous amène à prendre à contre-courant l’esthétique académique de son temps. En nous accompagnant vers l’un des fondements de son monde artistique, Jean Dubuffet déconstruit nos repères et se joue des conventions. On reçoit cette toile comme on ouvrirait une fenêtre lors d’une tempête. On y découvre à peine une silhouette, pouvant faire penser à un Don Quichotte moderne, coiffé d’un large chapeau, et qui, d’après le titre de l’œuvre, « rôde ». Comme flouté par un blizzard de pierre et de sable, le personnage se pose face à nous et participe à l’interrogation que cherche à créer l’artiste.
Cette manière de procéder lui permet d’avancer sans être tenu à aucun soin : « « Le principal intérêt d’une telle technique était qu’elle me permettait de faire mes maculations initiaux avec grande liberté et aisance sans y être contraint par quelque souci de ne pas gâter les autres parties d’un tableau. » (Mémoire sur le développement de mes travaux à partir de 1952 » Rétrospective de J. Dubuffet, Musée des Arts Décoratifs, 1960, p. 175). Ensuite, il découpe les parties qui lui plaisent le plus afin de composer une œuvre finale sur une nouvelle toile. Des avant-gardes, Dubuffet a retenu la leçon cubiste qui depuis Cézanne autorise à fragmenter les formes et à incliner les plans pour trouver une nouvelle réalité visuelle.
En 1957, lorsqu’il peint « Le rodeur au site urbain », Jean Dubuffet est installé depuis près d’un an à Vence, en Provence. Dans le prolongement de ses assemblages d’empreintes et collages composites sur papier, il se lance dans des Tableaux d’assemblages à partir de 1955. Cette série lui permet d’expérimenter de nouvelles techniques et textures. Dubuffet confectionne d’abord des toiles dénuées de toute figuration. Pour ce faire, il étale ses couleurs et jettes ses taches de peinture, qu’il écorche ensuite et marque à l’aide de brosses, journaux ou chiffons appliqués sur l’huile fraîche. Dans ces surfaces de textures accidentelles, les ciseaux découpent arbitrairement des parcelles insignifiantes. Les morceaux ainsi obtenus se laissent ensuite combiner selon des mouvements arbitraires contraires à la logique humaine. Le « Rôdeur au site urbain » est un exemple de la maitrise de cette technique mais aussi de son évolution progressive vers la figuration. Il est possible de ressentir les différentes matières, couleurs, et formes, sans même toucher surface.
L’artiste y célèbre la chose la plus prosaïque qui soit : le sol. Une nouvelle fois, le peintre nous amène à prendre à contre-courant l’esthétique académique de son temps. En nous accompagnant vers l’un des fondements de son monde artistique, Jean Dubuffet déconstruit nos repères et se joue des conventions. On reçoit cette toile comme on ouvrirait une fenêtre lors d’une tempête. On y découvre à peine une silhouette, pouvant faire penser à un Don Quichotte moderne, coiffé d’un large chapeau, et qui, d’après le titre de l’œuvre, « rôde ». Comme flouté par un blizzard de pierre et de sable, le personnage se pose face à nous et participe à l’interrogation que cherche à créer l’artiste.
Cette manière de procéder lui permet d’avancer sans être tenu à aucun soin : « « Le principal intérêt d’une telle technique était qu’elle me permettait de faire mes maculations initiaux avec grande liberté et aisance sans y être contraint par quelque souci de ne pas gâter les autres parties d’un tableau. » (Mémoire sur le développement de mes travaux à partir de 1952 » Rétrospective de J. Dubuffet, Musée des Arts Décoratifs, 1960, p. 175). Ensuite, il découpe les parties qui lui plaisent le plus afin de composer une œuvre finale sur une nouvelle toile. Des avant-gardes, Dubuffet a retenu la leçon cubiste qui depuis Cézanne autorise à fragmenter les formes et à incliner les plans pour trouver une nouvelle réalité visuelle.
Provenance
Pierre Matisse Gallery, New York.Galerie Berès, Paris.
The Redfern Gallery, Londres.
Ancienne collection galerie Beyeler, Bâle.
Expositions
Détroit, Donald Morris Gallery, Jean Dubuffet : Exhibition of oils, gouaches, drawings, 1964, illustré sous le n° 11.Bâle, Galerie Beyeler, Lune et espace, janvier-février 1970, illustré en couleurs sous le n° 18, p. 41.
Catalogues
M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Célébrations du sol I, lieux cursifs, texturologies, topographies, fascicule XIII, Lausanne, 1969, p. 153, illustré sous le n°107, p. 80.2
de
2