
MAURICE ESTÈVE 1904-2001
Mangeur de vent, 1958
Huile sur toile d'origine
22 x 35 cm
36,5 x 49,5 cm (avec cadre)
36,5 x 49,5 cm (avec cadre)
Madame Monique Prudhomme Estève nous a confirmé que cette œuvre est bien enregistrée dans les archives de l'atelier Maurice Estève.
Signé et daté en bas à gauche : Estève ; 58
Contresigné, titré et daté au dos : Estève ; Mangeur de vent ; 58
Contresigné, titré et daté au dos : Estève ; Mangeur de vent ; 58
Maurice Estève, figure incontournable de l’abstraction française d’après-guerre, préférait qualifier son œuvre de « non-figuration » plutôt que d’abstraction. Ce terme souligne sa démarche unique, où l’imaginaire et l’inconscient fusionnent...
Maurice Estève, figure incontournable de l’abstraction française d’après-guerre, préférait qualifier son œuvre de « non-figuration » plutôt que d’abstraction. Ce terme souligne sa démarche unique, où l’imaginaire et l’inconscient fusionnent pour donner naissance à des compositions profondément organiques et émotionnelles. Nourri par le monde sensible, son travail explore l’équilibre entre formes et couleurs, transcendant le réel pour atteindre une dimension poétique et universelle.
D’abord formé à la figuration, Maurice Estève s’inspira de l’œuvre de Paul Cézanne et des grands mouvements avant-gardistes du début du XXe siècle, tels que le cubisme et le surréalisme. Il entreprit un tournant décisif en 1944 avec son tableau Aquarium, aujourd’hui conservé au Centre Pompidou. Ce moment marque sa rupture avec le réel au profit d’une stylisation des formes et d’un usage audacieux de la couleur, devenant son outil principal d’expression.
Créé en 1958, Mangeur de vent incarne pleinement le langage pictural développé par Estève dans les années d’après-guerre. Cette huile sur toile, exprime une intensité visuelle remarquable. La composition, élaborée par couches successives, mêle des formes géométriques et des courbes qui s’imbriquent pour former une structure dynamique et organique. Ces « couches sédimentaires », comme les décrivait Estève, alternent entre orientations horizontales et verticales, donnant à la toile une profondeur et une vitalité uniques. Les formes principales semblent en dialogue, presque anthropomorphiques, tout en restant abstraites. Les masses circulaires dominantes évoquent un mouvement fluide, une sorte de respiration visuelle qui capte l’attention du spectateur. Le titre, Mangeur de vent, poétique et énigmatique, suscite des résonances émotionnelles. Il évoque l’éphémère, la légèreté et la liberté, à l’image d’un vent insaisissable. La couleur est au cœur de l’art d’Estève, et dans cette œuvre, elle atteint une intensité exceptionnelle. Le tableau est illuminé par des teintes éclatantes : un jaune lumineux envahit le fond, contrastant avec des rouges profonds, des bleus intenses et des nuances sombres de gris et de noir. Cette juxtaposition crée une tension harmonieuse, où chaque teinte dialogue avec l’autre. Le jaune, éclatant à droite de la toile, semble irradier l’ensemble, tandis que le rouge et le bleu structurent l’espace et apportent de la profondeur. Ces choix chromatiques traduisent l’obsession d’Estève pour les rapports entre les couleurs, qu’il considérait comme des formes en elles-mêmes, capables de générer énergie et mouvement.
D’abord formé à la figuration, Maurice Estève s’inspira de l’œuvre de Paul Cézanne et des grands mouvements avant-gardistes du début du XXe siècle, tels que le cubisme et le surréalisme. Il entreprit un tournant décisif en 1944 avec son tableau Aquarium, aujourd’hui conservé au Centre Pompidou. Ce moment marque sa rupture avec le réel au profit d’une stylisation des formes et d’un usage audacieux de la couleur, devenant son outil principal d’expression.
Créé en 1958, Mangeur de vent incarne pleinement le langage pictural développé par Estève dans les années d’après-guerre. Cette huile sur toile, exprime une intensité visuelle remarquable. La composition, élaborée par couches successives, mêle des formes géométriques et des courbes qui s’imbriquent pour former une structure dynamique et organique. Ces « couches sédimentaires », comme les décrivait Estève, alternent entre orientations horizontales et verticales, donnant à la toile une profondeur et une vitalité uniques. Les formes principales semblent en dialogue, presque anthropomorphiques, tout en restant abstraites. Les masses circulaires dominantes évoquent un mouvement fluide, une sorte de respiration visuelle qui capte l’attention du spectateur. Le titre, Mangeur de vent, poétique et énigmatique, suscite des résonances émotionnelles. Il évoque l’éphémère, la légèreté et la liberté, à l’image d’un vent insaisissable. La couleur est au cœur de l’art d’Estève, et dans cette œuvre, elle atteint une intensité exceptionnelle. Le tableau est illuminé par des teintes éclatantes : un jaune lumineux envahit le fond, contrastant avec des rouges profonds, des bleus intenses et des nuances sombres de gris et de noir. Cette juxtaposition crée une tension harmonieuse, où chaque teinte dialogue avec l’autre. Le jaune, éclatant à droite de la toile, semble irradier l’ensemble, tandis que le rouge et le bleu structurent l’espace et apportent de la profondeur. Ces choix chromatiques traduisent l’obsession d’Estève pour les rapports entre les couleurs, qu’il considérait comme des formes en elles-mêmes, capables de générer énergie et mouvement.
Provenance
Ancienne collection Pierre Sallet, Bourges.Catalogues
M. Prudhomme-Estève, Maurice Estève, Catalogue Raisonné de l'OEuvre Peint, Éditions Ides et Calendes, Neuchâtel, 1995, reproduit en noir et blanc sous le n°503, p. 341.1
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