A partir de 1930, Giacometti crée de nombreux objets utilitaires : lampes, vases, appliques, médaillons qui étaient vendus par le décorateur d’avant-garde Jean-Michel Frank. Il conçoit aussi des bas-reliefs en plâtre ou en terre-cuite pour des commandes spéciales, notamment pour l’hôtel particulier des Louis-Dreyfus à Paris. La création d’objets d’art décoratif montre l’intérêt de Giacometti pour les objets utilitaires, qu’il admirait dans les sociétés antiques ou primitives. En 1936, il crée cette paire de médaillons en bronze qui incarne parfaitement la quintessence de son talent et de cet attrait pour l’antiquité. Les deux médaillons, délicatement ciselés dans le bronze, représentent le portrait d'une femme et d’un homme de profil. Le visage de la femme est sculpté avec précision, chaque ligne et chaque contour exprimant une douceur et une beauté intemporelle. Les yeux, bien que réduits à de simples creux dans le bronze, semblent regarder au-delà de l'éternité, capturant une émotion mystérieuse qui transcende le temps. Le deuxième médaillon, un portrait d’homme également de profil, fait écho au premier médaillon en créant un dialogue entre le couple. La connexion entre Jean-Michel Frank et Alberto Giacometti réside dans leur collaboration artistique. Les deux artistes se sont rencontrés à Paris dans les années 1930 et ont travaillé ensemble sur divers projets de design d'intérieur. Leur collaboration a donné naissance à des espaces qui alliaient l'élégance du design de Frank à la sensibilité artistique et des sculptures de Giacometti, créant ainsi des environnements uniques où l'art et le design se mêlaient de manière harmonieuse.
Ensemble, Jean-Michel Frank et Alberto Giacometti ont contribué à redéfinir les normes esthétiques de leur époque, créant des œuvres qui continuent d'inspirer et d'influencer le monde de l'art et du design jusqu'à nos jours. Leur héritage perdure à travers leurs créations emblématiques, qui incarnent la beauté intemporelle et la profondeur de la créativité humaine.