
FERNAND LÉGER 1881-1955
Métamorphose, 1937
Gouache sur deux feuilles assemblées, papier avec mise au carreau
38 x 40,5 cm
63 x 64,5 cm (avec cadre)
63 x 64,5 cm (avec cadre)
Dédicacé et signé en bas à droite : "à Jean R. Bloch, Très amicalement" ; F. Léger
Inscriptions au revers sur deux étiquettes de la Galerie Charpentier : Fernand Léger, Gouache, Métamorphose ; M et Mme Préau, Saint Brieuc
Inscriptions au revers sur deux étiquettes de la Galerie Charpentier : Fernand Léger, Gouache, Métamorphose ; M et Mme Préau, Saint Brieuc
Fernand Léger est un artiste cubiste et est exposé à la galerie HELENE BAILLY. En 1937, dans le contexte politique du Front populaire et à l’heure des mesures politiques pour...
Fernand Léger est un artiste cubiste et est exposé à la galerie HELENE BAILLY.
En 1937, dans le contexte politique du Front populaire et à l’heure des mesures politiques pour faire « descendre l’art dans la rue » Fernand Léger reçoit de nombreuses commandes de décors : « Le transport des forces » pour le Palais de la découverte, une décoration pour la fête des Syndicats ou encore les décors de théâtre pour un ballet de Serge Lifar. Exalté par l’idée de travailler pour le théâtre de masse, Léger réalise également les décors et costumes du spectacle de l’écrivain engagé, Jean – Richard Bloch, « Naissance d’une cité ». Cette œuvre est mise en scène dans le cadre de l’Exposition internationale de Paris. Totalement avant – gardiste, elle est composée sur une musique de Darius Milhaud et sera jouée au Vélodrome d’hiver (Palais de Sports) le 18 octobre 1937. Bénéficiant déjà d’une célèbre renommée, Léger définit dans ces années un nouvel Art Mural, né de la fusion entre la peinture et l’architecture. Cet art mural, propriété de tous, incarne l’essence même de l’art social qui convertit l’artiste en ouvrier et fait de l’œuvre un travail artisanal et collectif.
La présente œuvre est une esquisse préparatoire pour ce décor magistral, comme l’indique la mise au carreau et la dédicace à Jean-Richard Bloch, l’auteur du livret et metteur en scène. Elle fut exécutée pour le grand rideau de scène de cette pièce. Cette gouache provient de la Collection de l’écrivain et intellectuel Jean – Richard Bloch (1884 – 1947).
Installé à Poitiers vers 1910, Bloch, activiste socialiste était l’ami de nombreux artistes dont Fernand Léger. A la fin des années 20, Léger porte un coup de grâce aux règles traditionnelles de la composition en devenant le maitre absolu de l’ordonnance d’objets. Toujours avec la précision d’un dessinateur industriel, Léger démultiplie les échelles, crée des visions animées de lumières artificielles et ombres contradictoires et renverse les perspectives. Ajoutant les couleurs crues et brutes aux segments et volumes dessinés d’un trait ferme, le peintre entend transformer les formes en une tout autre réalité. Dans cette composition, très équilibrée, les aplats de couleur pure structurent l’espace. La vigueur et l’opposition chromatique de ces mêmes aplats dynamisent la composition ou flottent – à l’instar d’un de De Chirico – formes et volume. Des rails semblent inviter le spectateur à un voyage onirique à destination inconnue, traversant une sorte de site industriel célébré par une arche d’un jaune éblouissant. L’Aloé Véra est le seul élément organique vivant de la composition avec les branches d’un arbre timide, symbole de la vie et de la cohabitation du monde industriel avec la nature. Les rapports convenus de taille et de lumière sont ici bouleversés pour donner naissance à un espace dynamique. Cette étonnante et équivoque mise en ordre rappelle l’esprit des œuvres audacieuses et désopilantes de ses amis Calder et Le Corbusier.
En véritable plasticien, Léger conjugue ces procédés pour générer une atmosphère de mystère et écrire une scène poétique. L’affranchissement de l’artiste des contraintes traditionnelles confère à l’œuvre une légèreté et gaité soulignées par une mise en couleur franche et joyeuse. Ainsi, malgré l’ordre imposé, transparait dans cette gouache la force vive et l’enthousiasme des œuvres de Léger.
En 1937, dans le contexte politique du Front populaire et à l’heure des mesures politiques pour faire « descendre l’art dans la rue » Fernand Léger reçoit de nombreuses commandes de décors : « Le transport des forces » pour le Palais de la découverte, une décoration pour la fête des Syndicats ou encore les décors de théâtre pour un ballet de Serge Lifar. Exalté par l’idée de travailler pour le théâtre de masse, Léger réalise également les décors et costumes du spectacle de l’écrivain engagé, Jean – Richard Bloch, « Naissance d’une cité ». Cette œuvre est mise en scène dans le cadre de l’Exposition internationale de Paris. Totalement avant – gardiste, elle est composée sur une musique de Darius Milhaud et sera jouée au Vélodrome d’hiver (Palais de Sports) le 18 octobre 1937. Bénéficiant déjà d’une célèbre renommée, Léger définit dans ces années un nouvel Art Mural, né de la fusion entre la peinture et l’architecture. Cet art mural, propriété de tous, incarne l’essence même de l’art social qui convertit l’artiste en ouvrier et fait de l’œuvre un travail artisanal et collectif.
La présente œuvre est une esquisse préparatoire pour ce décor magistral, comme l’indique la mise au carreau et la dédicace à Jean-Richard Bloch, l’auteur du livret et metteur en scène. Elle fut exécutée pour le grand rideau de scène de cette pièce. Cette gouache provient de la Collection de l’écrivain et intellectuel Jean – Richard Bloch (1884 – 1947).
Installé à Poitiers vers 1910, Bloch, activiste socialiste était l’ami de nombreux artistes dont Fernand Léger. A la fin des années 20, Léger porte un coup de grâce aux règles traditionnelles de la composition en devenant le maitre absolu de l’ordonnance d’objets. Toujours avec la précision d’un dessinateur industriel, Léger démultiplie les échelles, crée des visions animées de lumières artificielles et ombres contradictoires et renverse les perspectives. Ajoutant les couleurs crues et brutes aux segments et volumes dessinés d’un trait ferme, le peintre entend transformer les formes en une tout autre réalité. Dans cette composition, très équilibrée, les aplats de couleur pure structurent l’espace. La vigueur et l’opposition chromatique de ces mêmes aplats dynamisent la composition ou flottent – à l’instar d’un de De Chirico – formes et volume. Des rails semblent inviter le spectateur à un voyage onirique à destination inconnue, traversant une sorte de site industriel célébré par une arche d’un jaune éblouissant. L’Aloé Véra est le seul élément organique vivant de la composition avec les branches d’un arbre timide, symbole de la vie et de la cohabitation du monde industriel avec la nature. Les rapports convenus de taille et de lumière sont ici bouleversés pour donner naissance à un espace dynamique. Cette étonnante et équivoque mise en ordre rappelle l’esprit des œuvres audacieuses et désopilantes de ses amis Calder et Le Corbusier.
En véritable plasticien, Léger conjugue ces procédés pour générer une atmosphère de mystère et écrire une scène poétique. L’affranchissement de l’artiste des contraintes traditionnelles confère à l’œuvre une légèreté et gaité soulignées par une mise en couleur franche et joyeuse. Ainsi, malgré l’ordre imposé, transparait dans cette gouache la force vive et l’enthousiasme des œuvres de Léger.
Provenance
Galerie Charpentier, Paris.Ancienne collection Jean-Richard Bloch.