Chu Teh-Chun est un artiste franco-chinois de l'abstraction lyrique et est exposé à la galerie HELENE BAILLY.

Située à la confluence de deux cultures souvent jugées antagonistes, l’œuvre de Chu Teh Chun est sans aucun doute l’un des plus beaux témoignages de l’abstraction lyrique. En puisant ses sources d’inspiration dans la nature, mais aussi auprès des grands maîtres de la peinture traditionnelle chinoise et européenne, il crée une œuvre inédite. Pour lui, « l’artiste absorbe ce qu’il voit dans la nature et l’affine dans son esprit, et c’est la puissance de son imagination, sa sensibilité et son caractère intérieur qui sont révélés sur la toile. C’est là que les concepts de la peinture chinoise et de la peinture abstraite se rejoignent de manière très nette. »
« À bon port » est une huile sur toile peinte en 2006 par Chu Teh-Chun. L’artiste, avec un geste à la fois précis et fluide réalise ici une œuvre dominée par des tons flamboyants de rouges, d’oranges et d’ocres contrastés par des teintes de bleus et de verts profonds marquant une ouverture en arrière-plan. Le noir chargé en pigment encadre la composition en faisant jaillir un bouillonnement de couleurs explosives. Le bas et le centre du tableau sont volontairement chargés, tandis qu’en partie supérieure et sur les côtés les couleurs semblent s’évaporer dans un fond infini : c’est là une pratique similaire à celle des paysagistes traditionnels chinois. En superposant savamment les couches d’huile Chu-Teh-Chun parvient à des effets de transparence et à la diffusion de lueurs incandescentes. Armé de ses connaissances en calligraphie, en poésie et en peinture, il exprime d’autant plus ses émotions intérieures qu’il représente le paysage. Fantastique coloriste, il peint dans un mouvement ample et maitrisé dont seul le dernier geste définitif, donne au pinceau la forme d’une virgule. Arrivé de Taiwan à Marseille en 1955 où il passa une grande partie de sa vie, Chu Teh-Chun conserva toujours une partie de la Chine en lui. Dans ses œuvres, le rouge, couleur de la chance en Asie, évolue au gré des larges coups de brosse bien visibles sur la toile, hérités de l’abstraction lyrique qui s’impose en France dans les années 1950.