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ALEXANDER CALDER 1898-1976
Cantilever, 1973
Tôle, fil et peinture
86.3 x 162.4 x 28.4 cm
Cette oeuvre est enregistrée dans les Archives de la fondation Calder, sous le n°A08148.
Monogrammé et daté : CA ; 73
Alexander Calder is an artist exhibited at the HELENE BAILLY gallery. Cantilever ou Porte-à-faux, une sculpture mobile sur pied réalisée par Alexander Calder en 1973, est un chef-d'œuvre emblématique de...
Alexander Calder is an artist exhibited at the HELENE BAILLY gallery.
Cantilever ou Porte-à-faux, une sculpture mobile sur pied réalisée par Alexander Calder en 1973, est un chef-d'œuvre emblématique de l'art cinétique, illustrant la subtile interaction entre mouvement, forme et couleur. Calder, l'un des maîtres incontestés du modernisme, nous offre avec cette œuvre une exploration captivante de l'équilibre cosmique à travers des matériaux simples – la tôle, le fil de fer et la peinture. À travers cette construction ingénieuse, il parvient à infuser une profondeur philosophique, tout en respectant les principes physiques fondamentaux, et à instaurer une harmonie parfaite entre les forces en opposition, notamment la stabilité et le mouvement.
L'élément central de l'œuvre est une large plaque rouge qui, de manière audacieuse, est contrebalancée par six autres formes mobiles plus petites. Ces dernières sont suspendues à des bras métalliques fins qui s'étendent avec élégance dans l'espace, créant une composition qui semble défier les lois de la gravité. Chaque composant, soigneusement calibré, trouve sa place dans cette délicate symphonie visuelle. Le tout est orchestré de manière à ce que chaque élément reste en équilibre tout en bougeant légèrement au moindre souffle d'air ou à l'approche d'un spectateur. Ces mouvements légers et imprévisibles rendent l'œuvre vivante, transformant l'air ambiant en acteur essentiel du spectacle visuel.
Le véritable génie de Cantilever réside dans sa capacité à matérialiser des concepts philosophiques profonds. Calder ne se contente pas de créer des formes abstraites suspendues dans l’espace ; il engage un dialogue plus vaste, presque métaphysique, sur la nature de l’existence. À travers l'interaction entre les éléments de la sculpture, il évoque la théorie de Husserl sur la "largeur" du présent, cette idée que le temps, loin d'être un simple instant fugace, possède une profondeur et une extension qui le relient au passé et au futur. Dans cette œuvre, chaque élément est en perpétuelle transformation, reflétant également la pensée de Derrida sur le "maintenant" comme un moment constamment en mouvement et en devenir. Calder nous rappelle ainsi que l’équilibre n’est pas seulement une préoccupation esthétique, mais une réflexion plus large sur la nature de la réalité elle-même.
L’usage de la couleur dans Cantilever ajoute encore une autre dimension à l’œuvre. Calder, qui affirmait en 1962 que la couleur était secondaire mais utile pour différencier les formes, utilise ici des teintes vives et contrastées. Le noir et le blanc, qui sont souvent au cœur de ses œuvres, servent de base à la composition, tandis que le rouge, couleur qu’il appréciait particulièrement, et une touche de jaune viennent accentuer l’impact visuel de la sculpture. Pour Calder, la couleur n’a jamais eu de vocation représentative ; elle était avant tout émotionnelle, une manière de transmettre des sensations. Ce langage de la couleur trouve son origine dans son admiration pour Mondrian, dont il fut influencé lors de sa visite à l'atelier du peintre en 1930. Cependant, Calder transcende cette influence en ajoutant à ses œuvres une dimension cinétique : la mobilité des éléments dans Cantilever fait que l’œuvre ne peut jamais être perçue deux fois de la même manière.
À chaque mouvement, chaque oscillation, elle se renouvelle, engageant le spectateur dans une expérience sans cesse changeante. Le contraste entre les grandes oscillations de la plaque rouge imposante et les mouvements plus subtils des autres éléments apporte une richesse visuelle et une complexité dynamique à l’œuvre. Ce jeu constant de mouvement et d'équilibre transforme la sculpture en une véritable performance en trois dimensions. Cantilever semble presque vivante, réagissant à son environnement, au spectateur, à l'air qui l'entoure, brisant ainsi les barrières entre l'œuvre d'art et son contexte immédiat. Calder nous rappelle que l’art, tout comme la vie, est en constante évolution, et qu’il n’existe pas de moment figé ou définitif.
Avec cette œuvre, Calder réinvente la sculpture moderne, intégrant le mouvement et l’espace d’une manière totalement nouvelle. Le mobile, terme inventé par Marcel Duchamp pour décrire les sculptures cinétiques de Calder, devient ici une véritable métaphore du changement, du passage du temps et de l'impermanence des choses. En jouant avec les forces et les contrepoids, Calder crée non seulement un objet d’art, mais aussi une expérience, un moment suspendu entre l’équilibre et le mouvement, entre la contemplation et l’action. Cantilever incarne cette quête d’une compréhension plus profonde de la réalité et de notre place dans l’univers. Par son approche unique de la sculpture mobile, Calder interroge non seulement l’espace physique, mais aussi la temporalité et l’interaction entre l’art et le monde qui l’entoure. À travers cette œuvre magistrale, il laisse un héritage artistique intemporel qui continue d’influencer les pratiques contemporaines. Cantilever n’est pas simplement une sculpture, c’est une déclaration de la puissance du mouvement, de l’équilibre et de l’harmonie cosmique.
Cantilever ou Porte-à-faux, une sculpture mobile sur pied réalisée par Alexander Calder en 1973, est un chef-d'œuvre emblématique de l'art cinétique, illustrant la subtile interaction entre mouvement, forme et couleur. Calder, l'un des maîtres incontestés du modernisme, nous offre avec cette œuvre une exploration captivante de l'équilibre cosmique à travers des matériaux simples – la tôle, le fil de fer et la peinture. À travers cette construction ingénieuse, il parvient à infuser une profondeur philosophique, tout en respectant les principes physiques fondamentaux, et à instaurer une harmonie parfaite entre les forces en opposition, notamment la stabilité et le mouvement.
L'élément central de l'œuvre est une large plaque rouge qui, de manière audacieuse, est contrebalancée par six autres formes mobiles plus petites. Ces dernières sont suspendues à des bras métalliques fins qui s'étendent avec élégance dans l'espace, créant une composition qui semble défier les lois de la gravité. Chaque composant, soigneusement calibré, trouve sa place dans cette délicate symphonie visuelle. Le tout est orchestré de manière à ce que chaque élément reste en équilibre tout en bougeant légèrement au moindre souffle d'air ou à l'approche d'un spectateur. Ces mouvements légers et imprévisibles rendent l'œuvre vivante, transformant l'air ambiant en acteur essentiel du spectacle visuel.
Le véritable génie de Cantilever réside dans sa capacité à matérialiser des concepts philosophiques profonds. Calder ne se contente pas de créer des formes abstraites suspendues dans l’espace ; il engage un dialogue plus vaste, presque métaphysique, sur la nature de l’existence. À travers l'interaction entre les éléments de la sculpture, il évoque la théorie de Husserl sur la "largeur" du présent, cette idée que le temps, loin d'être un simple instant fugace, possède une profondeur et une extension qui le relient au passé et au futur. Dans cette œuvre, chaque élément est en perpétuelle transformation, reflétant également la pensée de Derrida sur le "maintenant" comme un moment constamment en mouvement et en devenir. Calder nous rappelle ainsi que l’équilibre n’est pas seulement une préoccupation esthétique, mais une réflexion plus large sur la nature de la réalité elle-même.
L’usage de la couleur dans Cantilever ajoute encore une autre dimension à l’œuvre. Calder, qui affirmait en 1962 que la couleur était secondaire mais utile pour différencier les formes, utilise ici des teintes vives et contrastées. Le noir et le blanc, qui sont souvent au cœur de ses œuvres, servent de base à la composition, tandis que le rouge, couleur qu’il appréciait particulièrement, et une touche de jaune viennent accentuer l’impact visuel de la sculpture. Pour Calder, la couleur n’a jamais eu de vocation représentative ; elle était avant tout émotionnelle, une manière de transmettre des sensations. Ce langage de la couleur trouve son origine dans son admiration pour Mondrian, dont il fut influencé lors de sa visite à l'atelier du peintre en 1930. Cependant, Calder transcende cette influence en ajoutant à ses œuvres une dimension cinétique : la mobilité des éléments dans Cantilever fait que l’œuvre ne peut jamais être perçue deux fois de la même manière.
À chaque mouvement, chaque oscillation, elle se renouvelle, engageant le spectateur dans une expérience sans cesse changeante. Le contraste entre les grandes oscillations de la plaque rouge imposante et les mouvements plus subtils des autres éléments apporte une richesse visuelle et une complexité dynamique à l’œuvre. Ce jeu constant de mouvement et d'équilibre transforme la sculpture en une véritable performance en trois dimensions. Cantilever semble presque vivante, réagissant à son environnement, au spectateur, à l'air qui l'entoure, brisant ainsi les barrières entre l'œuvre d'art et son contexte immédiat. Calder nous rappelle que l’art, tout comme la vie, est en constante évolution, et qu’il n’existe pas de moment figé ou définitif.
Avec cette œuvre, Calder réinvente la sculpture moderne, intégrant le mouvement et l’espace d’une manière totalement nouvelle. Le mobile, terme inventé par Marcel Duchamp pour décrire les sculptures cinétiques de Calder, devient ici une véritable métaphore du changement, du passage du temps et de l'impermanence des choses. En jouant avec les forces et les contrepoids, Calder crée non seulement un objet d’art, mais aussi une expérience, un moment suspendu entre l’équilibre et le mouvement, entre la contemplation et l’action. Cantilever incarne cette quête d’une compréhension plus profonde de la réalité et de notre place dans l’univers. Par son approche unique de la sculpture mobile, Calder interroge non seulement l’espace physique, mais aussi la temporalité et l’interaction entre l’art et le monde qui l’entoure. À travers cette œuvre magistrale, il laisse un héritage artistique intemporel qui continue d’influencer les pratiques contemporaines. Cantilever n’est pas simplement une sculpture, c’est une déclaration de la puissance du mouvement, de l’équilibre et de l’harmonie cosmique.
Provenance
Ancienne collection Galerie Perls, New York.Exhibitions
Palm Desert, Heather James Gallery, Alexander Calder : Painting the Cosmos, 2 mars - 12 août 2022.1
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