
AUGUSTE HERBIN 1882-1960
Les Roses, 1912
Huile sur toile d'origine
92 x 60 cm
112 x 80 cm (avec son cadre)
112 x 80 cm (avec son cadre)
Signé en bas à droite : Herbin. Daté et titré au dos sur le châssis : 1912 ; Les Roses.
'Les Roses' est une peinture que l'on peut naturellement situer au coeur de la période cubiste d'Herbin. Il est en effet considéré comme l'un des fondateurs du cubisme au même...
"Les Roses" est une peinture que l'on peut naturellement situer au coeur de la période cubiste d'Herbin. Il est en effet considéré comme l'un des fondateurs du cubisme au même titre que Braque et Picasso, qui occupent l'atelier voisin de l'artiste au Bateau-Lavoir lorsque Herbin s'y installe en 1909.
Bien qu'ayant reçu une éducation classique à l'Ecole des Beaux-Arts de Lille, la sensibilité artistique du peintre le rattache très tôt aux impressionnistes, comme en témoigne "Paysage nocturne à Lille", réalisé au cours de l'hiver 1900-1901, juste avant son installation à Paris. Dès cette rupture académique, sa peinture ne cessera de s'épanouir et d'évoluer, illustrant la personnalité d'un homme qui remet perpétuellement en question sa conception et son langage artistique.
Aux alentours des années 1905, des oeuvres plus fauves lui permettent d'abandonner doucement la rigidité de la figuration, et lui donnent avant tout la possibilité de se consacrer au travail de la couleur, qui est d'une importance cruciale pour lui. Une des particularités d'Herbin est que, contrairement à ses contemporains, il n'abandonne pas la couleur au profit de la forme car elles sont pour lui indissociables et s'allient afin de structurer les compositions. Ces aplats de couleurs toujours très vives et contrastées, permettent en effet de suggérer la perspective et le relief dans ses toiles qui deviennent de plus en plus abstraites.
Bien que l'on constate qu'il adopte assez tôt une technique divisionniste, les plans et les formes de ses compositions se veulent plus découpés et géométriques. On voit dans l'oeuvre d'Herbin les prémisses du mouvement cubiste qui n'est pas encore perceptible chez les autres artistes et que le peintre va plus que tout autre explorer et décliner puisqu'il fournit un point de départ à la réflexion qui l'amènera plus tard à créer son alphabet géométrique.
Ce virtuose du cubisme applique les codes de ce mouvement à cette nature morte. Le vase de roses est disposé sur un fond sans profondeur, constitué de formes géométriques soulignées par le contraste des aplats de couleurs. Bien qu'elle soit traitée d'une façon schématique propre au cubisme, la découpe des pétales de roses traduit à merveille leur fraîcheur et leur épanouissement. Les arrondis du vase et de la coupelle à gauche sont également déstructurés en plans géométriques, cassant ainsi tout effet de profondeur tout en donnant un certain relief.
Le soutien de personnalités de l'époque telles que le critique et collectionneur allemand Wilhelm Uhde ou le marchand Léonce Rosenberg, avec qui il signe un contrat afin d'exposer dans sa Galerie de l'Effort Moderne à Paris, lui permettront de s'accomplir et d'assurer sa renommée.
Bien qu'ayant reçu une éducation classique à l'Ecole des Beaux-Arts de Lille, la sensibilité artistique du peintre le rattache très tôt aux impressionnistes, comme en témoigne "Paysage nocturne à Lille", réalisé au cours de l'hiver 1900-1901, juste avant son installation à Paris. Dès cette rupture académique, sa peinture ne cessera de s'épanouir et d'évoluer, illustrant la personnalité d'un homme qui remet perpétuellement en question sa conception et son langage artistique.
Aux alentours des années 1905, des oeuvres plus fauves lui permettent d'abandonner doucement la rigidité de la figuration, et lui donnent avant tout la possibilité de se consacrer au travail de la couleur, qui est d'une importance cruciale pour lui. Une des particularités d'Herbin est que, contrairement à ses contemporains, il n'abandonne pas la couleur au profit de la forme car elles sont pour lui indissociables et s'allient afin de structurer les compositions. Ces aplats de couleurs toujours très vives et contrastées, permettent en effet de suggérer la perspective et le relief dans ses toiles qui deviennent de plus en plus abstraites.
Bien que l'on constate qu'il adopte assez tôt une technique divisionniste, les plans et les formes de ses compositions se veulent plus découpés et géométriques. On voit dans l'oeuvre d'Herbin les prémisses du mouvement cubiste qui n'est pas encore perceptible chez les autres artistes et que le peintre va plus que tout autre explorer et décliner puisqu'il fournit un point de départ à la réflexion qui l'amènera plus tard à créer son alphabet géométrique.
Ce virtuose du cubisme applique les codes de ce mouvement à cette nature morte. Le vase de roses est disposé sur un fond sans profondeur, constitué de formes géométriques soulignées par le contraste des aplats de couleurs. Bien qu'elle soit traitée d'une façon schématique propre au cubisme, la découpe des pétales de roses traduit à merveille leur fraîcheur et leur épanouissement. Les arrondis du vase et de la coupelle à gauche sont également déstructurés en plans géométriques, cassant ainsi tout effet de profondeur tout en donnant un certain relief.
Le soutien de personnalités de l'époque telles que le critique et collectionneur allemand Wilhelm Uhde ou le marchand Léonce Rosenberg, avec qui il signe un contrat afin d'exposer dans sa Galerie de l'Effort Moderne à Paris, lui permettront de s'accomplir et d'assurer sa renommée.
Provenance
Galerie de L'Effort Moderne, Léonce Rosenberg, Paris, n°6313. Étiquette au dos.Collection The Art Institute, Chicago.
Ancienne collection Galerie Ile de France, Paris.
Exhibitions
The Cubist Circle, Art Gallery, University of California, Riverside, 25 avril - 25 mai 1971, n°8.Exposition à Berlin (Porte une étiquette partielle au dos).
Fernande Olivier et Pablo Picasso, Musée de Montmartre, Paris, du 14 octobre 2022 au 19 février 2023.
Publications
Anatole Jakovski, Auguste Herbin, Éditions Abstraction-Création, Paris, 1933, illustré p.13.Fernande Olivier et Pablo Picasso, Catalogue d'exposition, Musée de Montmartre, Paris, du 14 octobre 2022 au 19 février 2023, illustré sous le n°734, p. 114.
Geneviève Claisse, Herbin : Catalogue Raisonné de l'œuvre peint, Grand Pont, Lausanne - La Bibliothèque des Arts, Paris, 1993, illustré sous le n°284, p.329.
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