![BALTHUS, Nu, 1927](https://artlogic-res.cloudinary.com/w_1600,h_1600,c_limit,f_auto,fl_lossy,q_auto/artlogicstorage/helenebaillygallery/images/view/3da0d982e67599ea766ba7e56943f566j/helenebailly-balthus-nu-1927.jpg)
BALTHUS 1908-2009
Nu, 1927
Huile sur toile
98,5 x 78 cm
122 x 103 cm (avec cadre)
122 x 103 cm (avec cadre)
Signé et daté en bas à gauche : Balthus 27
Balthasar Klossowski de Rola, dit Balthus, est né à Paris en 1908, d'un père polonais historien de l'art et d'une mère d'origine allemande. Rapidement immergé dans le monde de l'art...
Balthasar Klossowski de Rola, dit Balthus, est né à Paris en 1908, d'un père polonais historien de l'art et d'une mère d'origine allemande.
Rapidement immergé dans le monde de l'art de par son entourage, il a l'occasion de côtoyer de nombreuses personnalités culturelles comme le peintre Pierre Bonnard ou encore le poète André Gide souvent invités à la maison des Klossowski. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, l'adolescent part vivre avec sa famille entre Berlin et la Suisse et montre un attrait prononcé pour les arts. En 1924, de retour à Paris, il suit une formation artistique où il étudie les fresques du Quattrocento. Dès ses premières œuvres, l'artist quasiment autodidacte, rejette déilbérément l'idéologie des peintre avant-gardistes du XXe siècle et produit des œuvres largement influencée par les enseignements classiques. De manière singulière, Balthus peint les thèmes qui lui sont chers : paysages, scène de la vie quotidienne, portraits, mais se fait essentiellement connaître pour ces nus de jeunes femmes et de jeunes hommes. La nudité imprègne son œuvre créant parfois de vives réactions, cependant, il parvient à élever ce genre teinté de sensualité au rang de grand art qui va le suivre tout le longe de sa carrière. Le 12 septembre 1928, Balthus dans une lettre à son père écrite à Zurich, lui annonce fièrement la vente du tableau "Nu assis sur le lit" pour la somme de 300 francs suisses au peintre suisse Ernst Rinderspacher. Ce tableau réalisé avant sa première exposition personnelle de 1934, est un parfait exemple des premiers nus aux influences italiennes peint par l'artiste. Fasciné très jeune par les maîtres italiens de la Renaissance, en particulier par Piero della Francesca, Balthus opte sous son influence, pour une conception figurative de la peinture et une clarté héritée de la culture artistique du Quattrocento toscan.
Plus qu'un simple sujet pictural ou motif, ce nu Balthusien, dépasse le niveau du thème et atteint celui de figure privilégiée. Cette œuvre tourne le dos à l'image archétypale de la mère et de la femme enfant, c'est sa beauté qui est mise en avant. Représentée assise au bord d'un lit, uniquement vêtu d'un déshabillé rose et le regard lointain, elle dégage une grande sensualité rappelant les plus belles femmes de la Renaissance italienne. Balthus marque un arrêt dans le temps en nous dévoilant un précieux instant d'intimité.
Dans cette toile, il fait régner une atmosphère emplie de mystère dont l'origine de la puissante source de lumière n'est quasiment pas identifiable. Ces rayons lumineux se symbolisent par des touches de blanc pur que le peintre parsème sur le visage et le corps du modèle afin de révéler l'éclat et la fraîcheur de sa peau. En choisissant une palette de tons neutres et rompus, composées de teintes de bleus, de roses et de beiges, il recrée la texture si particulière de la fresque et intensifie l'immuabilité de cet instant. L'arrière-plan, traité dans des tons de bleu gris et marrons, contraste avec le déshabillé rose en faisant ressortir le luxuriant tissu fait de satin. Balthus soucieux du rendu, réalise une première étude du vêtement dans une toile intitulée "Etude pour Nu à la veste rose" rappelant ses études à Arezzo en Italie.
A la fois singulier et complexe, le style du peintre est en opposition avec les courants d'avant-garde de l'époque. Balthus est un artiste troublant dont les œuvres à la fois sereines et fébriles font se rencontrer des contraires qui mêlent de manière unique le rêve et à la réalité, la sensualité et la candeur ainsi que l'objectivité et le mystère. Signée en bas à gauche "Baltus" cette toile, fait partie des quelques œuvres de l'artiste dont la signature ne comporte pas encore la lettre "h". A l'origine, l'orthographe polonaise du prénom du peintre est "Baltusz" tout d'abord francisé en "Baltus" elle est par la suite définitivement modifiée en "Balthus". Dans une lettre autographe au propriétaire datée du 23 février 1989, l'artiste explique son choix : "Jusqu'au jour où j'eu connaissance de l'existence du peintre Jean Baltus - je rajoutai la lettre h à mon prénom pour éviter toute confusion possible, et ceci depuis 1933."
Rapidement immergé dans le monde de l'art de par son entourage, il a l'occasion de côtoyer de nombreuses personnalités culturelles comme le peintre Pierre Bonnard ou encore le poète André Gide souvent invités à la maison des Klossowski. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, l'adolescent part vivre avec sa famille entre Berlin et la Suisse et montre un attrait prononcé pour les arts. En 1924, de retour à Paris, il suit une formation artistique où il étudie les fresques du Quattrocento. Dès ses premières œuvres, l'artist quasiment autodidacte, rejette déilbérément l'idéologie des peintre avant-gardistes du XXe siècle et produit des œuvres largement influencée par les enseignements classiques. De manière singulière, Balthus peint les thèmes qui lui sont chers : paysages, scène de la vie quotidienne, portraits, mais se fait essentiellement connaître pour ces nus de jeunes femmes et de jeunes hommes. La nudité imprègne son œuvre créant parfois de vives réactions, cependant, il parvient à élever ce genre teinté de sensualité au rang de grand art qui va le suivre tout le longe de sa carrière. Le 12 septembre 1928, Balthus dans une lettre à son père écrite à Zurich, lui annonce fièrement la vente du tableau "Nu assis sur le lit" pour la somme de 300 francs suisses au peintre suisse Ernst Rinderspacher. Ce tableau réalisé avant sa première exposition personnelle de 1934, est un parfait exemple des premiers nus aux influences italiennes peint par l'artiste. Fasciné très jeune par les maîtres italiens de la Renaissance, en particulier par Piero della Francesca, Balthus opte sous son influence, pour une conception figurative de la peinture et une clarté héritée de la culture artistique du Quattrocento toscan.
Plus qu'un simple sujet pictural ou motif, ce nu Balthusien, dépasse le niveau du thème et atteint celui de figure privilégiée. Cette œuvre tourne le dos à l'image archétypale de la mère et de la femme enfant, c'est sa beauté qui est mise en avant. Représentée assise au bord d'un lit, uniquement vêtu d'un déshabillé rose et le regard lointain, elle dégage une grande sensualité rappelant les plus belles femmes de la Renaissance italienne. Balthus marque un arrêt dans le temps en nous dévoilant un précieux instant d'intimité.
Dans cette toile, il fait régner une atmosphère emplie de mystère dont l'origine de la puissante source de lumière n'est quasiment pas identifiable. Ces rayons lumineux se symbolisent par des touches de blanc pur que le peintre parsème sur le visage et le corps du modèle afin de révéler l'éclat et la fraîcheur de sa peau. En choisissant une palette de tons neutres et rompus, composées de teintes de bleus, de roses et de beiges, il recrée la texture si particulière de la fresque et intensifie l'immuabilité de cet instant. L'arrière-plan, traité dans des tons de bleu gris et marrons, contraste avec le déshabillé rose en faisant ressortir le luxuriant tissu fait de satin. Balthus soucieux du rendu, réalise une première étude du vêtement dans une toile intitulée "Etude pour Nu à la veste rose" rappelant ses études à Arezzo en Italie.
A la fois singulier et complexe, le style du peintre est en opposition avec les courants d'avant-garde de l'époque. Balthus est un artiste troublant dont les œuvres à la fois sereines et fébriles font se rencontrer des contraires qui mêlent de manière unique le rêve et à la réalité, la sensualité et la candeur ainsi que l'objectivité et le mystère. Signée en bas à gauche "Baltus" cette toile, fait partie des quelques œuvres de l'artiste dont la signature ne comporte pas encore la lettre "h". A l'origine, l'orthographe polonaise du prénom du peintre est "Baltusz" tout d'abord francisé en "Baltus" elle est par la suite définitivement modifiée en "Balthus". Dans une lettre autographe au propriétaire datée du 23 février 1989, l'artiste explique son choix : "Jusqu'au jour où j'eu connaissance de l'existence du peintre Jean Baltus - je rajoutai la lettre h à mon prénom pour éviter toute confusion possible, et ceci depuis 1933."
Provenance
Ernst Rinderspacher, Suisse.Vente, Sotheby's, Londres, 30 novembre 1988.
Collection privée, Suisse.
Vente, Hôtel Drouot, Paris, 22 novembre 1993, n°66.
Acquis lors de cette vente par l'ancien propriétaire.
Publications
Claude Roy, Balthus, Vérone, 1966, reproduit p.45.Jean Clair, Virginie Monnier, Balthus, Catalogue Raisonné de l'Œuvre complet, Paris, 1999, reproduit sous le n°P31 p.108.