
PIERRE BONNARD 1867-1947
Rue à Paris, circa 1894-1895
Huile sur carton contrecollé sur panneau parqueté
49,5 x 35 cm
76,5 x 62 cm (avec cadre)
76,5 x 62 cm (avec cadre)
Signé en haut à gauche : Bonnard
Pierre Bonnard est un artiste nabis et est exposé à la galerie HELENE BAILLY. Sous le Second Empire, les nouveaux aménagements du baron Haussmann modernisent la ville et font des...
Pierre Bonnard est un artiste nabis et est exposé à la galerie HELENE BAILLY.
Sous le Second Empire, les nouveaux aménagements du baron Haussmann modernisent la ville et font des rues de Paris le théâtre d'une vie urbaine frénétique. Lieux de divertissement, cafés et kiosques fleurissent sur les trottoirs et investissent bientôt les toiles des artistes. Dès les années 1860, ces scènes quotidiennes et citadines chez les impressionnistes ouvrent la tradition d’une peinture de la vie moderne qui captivera les générations suivantes.
Peinte à la fin de l'hiver 1894 par Bonnard, cette huile sur carton est un véritable témoin de la vie parisienne de cette époque. Infatigable observateur et peintre citadin, Bonnard passait ses journées à flâner dans les rues de Paris et à saisir des détails de la vie quotidienne. Avec ce tableau, il nous offre un instant capturé sur le vif en utilisant un cadrage serré qui n'est pas sans rappeler les photographies instantanées de l'époque. Au début des années 1890, l'artiste s'essaye à la photographie et comme le relate son neveu Antoine Terrasse : "A travers la photo, il cherchait à capter la ville elle-même et à confronter cette technique avec celle de la peinture".
"Rue à Paris" est exactement construite de cette manière, Bonnard saisit la vie en mouvement. Il fait un arrêt sur image comme le ferait le photographe et recourt au plan rapproché dans lequel une jeune femme entourée d'une foule relève subitement la tête. Le peintre confronte directement le sujet représenté et s'emploie à effacer la distance entre l'observateur et le tableau.
La proximité entre le spectateur et cette élégante dame est palpable, Bonnard créé une rencontre fortuite en plein milieu d'une foule en mouvement. Représentée légèrement en vue plongeante, la jeune femme ne regarde pas directement le spectateur mais son regard perçant marque une pause dans cette rue fourmillante de monde. Le rythme de la ville est intense, il se symbolise par les éléments qui se chevauchent : passants et omnibus s'entremêlent et évoquent l'effervescence de la ville de Paris. Bien que la touche soit rapide et floutée, aucun détail n'est laissé pour compte, les personnages et les monuments sont totalement discernables. Peintre de la comédie humaine, Bonnard représente ici un épisode mondain typique des années 1890. Une soirée théâtrale au cours de laquelle la foule élégante se dirige vers le Théâtre Français, situé dans le 1er arrondissement de Paris. L’omnibus, lourde voiture hippomobile, inscrit d'autant plus la scène dans son contexte. Avide de vitesse, Bonnard représentait souvent ces imposants véhicules typiques de l'époque.
L'artiste construit essentiellement sa toile sur un assemblage de couleurs, il supprime le trait de son dessin et ne délimite pas les formes qui sont ainsi créées par de larges aplats colorés. La ville en arrière-plan s'illumine de touches de couleurs vives recréant le mouvement de l'atmosphère ambiante de cette froide soirée d'hiver. L'omnibus chargé de passagers, se pare d'un bleu glacé se fondant dans le chapeau de la jeune femme évoquant la fraîcheur de cette soirée hivernale. Imprégné par le japonisme, le peintre schématise la perspective grâce à la couleur en créant une surface de motifs colorés et plats à même le support. Les personnages au premier plan sont peints dans des teintes réalistes et contrastent avec la vivacité des couleurs de la ville. Tout au long des années 1890, Bonnard peint de nombreuses scènes de rues de Paris et de ses environs. Les rencontres éphémères furent un thème de prédilection pour l'artiste qui représenta souvent des passantes rencontrées par hasard. Rue de Paris marque un aboutissement d'une recherche commencée à l'été 1894 avec le tableau "La Passante" et "L'Omnibus" de 1895 dans lesquels la même figure de jeune femme est illustrée.
Sous le Second Empire, les nouveaux aménagements du baron Haussmann modernisent la ville et font des rues de Paris le théâtre d'une vie urbaine frénétique. Lieux de divertissement, cafés et kiosques fleurissent sur les trottoirs et investissent bientôt les toiles des artistes. Dès les années 1860, ces scènes quotidiennes et citadines chez les impressionnistes ouvrent la tradition d’une peinture de la vie moderne qui captivera les générations suivantes.
Peinte à la fin de l'hiver 1894 par Bonnard, cette huile sur carton est un véritable témoin de la vie parisienne de cette époque. Infatigable observateur et peintre citadin, Bonnard passait ses journées à flâner dans les rues de Paris et à saisir des détails de la vie quotidienne. Avec ce tableau, il nous offre un instant capturé sur le vif en utilisant un cadrage serré qui n'est pas sans rappeler les photographies instantanées de l'époque. Au début des années 1890, l'artiste s'essaye à la photographie et comme le relate son neveu Antoine Terrasse : "A travers la photo, il cherchait à capter la ville elle-même et à confronter cette technique avec celle de la peinture".
"Rue à Paris" est exactement construite de cette manière, Bonnard saisit la vie en mouvement. Il fait un arrêt sur image comme le ferait le photographe et recourt au plan rapproché dans lequel une jeune femme entourée d'une foule relève subitement la tête. Le peintre confronte directement le sujet représenté et s'emploie à effacer la distance entre l'observateur et le tableau.
La proximité entre le spectateur et cette élégante dame est palpable, Bonnard créé une rencontre fortuite en plein milieu d'une foule en mouvement. Représentée légèrement en vue plongeante, la jeune femme ne regarde pas directement le spectateur mais son regard perçant marque une pause dans cette rue fourmillante de monde. Le rythme de la ville est intense, il se symbolise par les éléments qui se chevauchent : passants et omnibus s'entremêlent et évoquent l'effervescence de la ville de Paris. Bien que la touche soit rapide et floutée, aucun détail n'est laissé pour compte, les personnages et les monuments sont totalement discernables. Peintre de la comédie humaine, Bonnard représente ici un épisode mondain typique des années 1890. Une soirée théâtrale au cours de laquelle la foule élégante se dirige vers le Théâtre Français, situé dans le 1er arrondissement de Paris. L’omnibus, lourde voiture hippomobile, inscrit d'autant plus la scène dans son contexte. Avide de vitesse, Bonnard représentait souvent ces imposants véhicules typiques de l'époque.
L'artiste construit essentiellement sa toile sur un assemblage de couleurs, il supprime le trait de son dessin et ne délimite pas les formes qui sont ainsi créées par de larges aplats colorés. La ville en arrière-plan s'illumine de touches de couleurs vives recréant le mouvement de l'atmosphère ambiante de cette froide soirée d'hiver. L'omnibus chargé de passagers, se pare d'un bleu glacé se fondant dans le chapeau de la jeune femme évoquant la fraîcheur de cette soirée hivernale. Imprégné par le japonisme, le peintre schématise la perspective grâce à la couleur en créant une surface de motifs colorés et plats à même le support. Les personnages au premier plan sont peints dans des teintes réalistes et contrastent avec la vivacité des couleurs de la ville. Tout au long des années 1890, Bonnard peint de nombreuses scènes de rues de Paris et de ses environs. Les rencontres éphémères furent un thème de prédilection pour l'artiste qui représenta souvent des passantes rencontrées par hasard. Rue de Paris marque un aboutissement d'une recherche commencée à l'été 1894 avec le tableau "La Passante" et "L'Omnibus" de 1895 dans lesquels la même figure de jeune femme est illustrée.
Provenance
Maurice Renou, Paris, jusqu'en 1974.Par succession à ses neveux, M. et Mme M.
Puis par descendance de Mme M. 2019.