La galerie HELENE BAILLY est fière de présenter une exposition monographique consacrée à Moïse Kisling (1891–1953), peintre d’origine polonaise naturalisé français, figure singulière de l’École de Paris, reconnu pour sa maîtrise du coloris et son rôle central dans le renouvellement de la peinture du nu au XXe siècle.
Formé à l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie, Kisling s’inscrit dès ses débuts dans une double filiation : celle des maîtres postimpressionnistes tels que Renoir ou Cézanne, et celle, plus immédiate, de son professeur Józef Pankiewicz, qui l’incite à rejoindre Paris en 1910.
À Montmartre, puis à Montparnasse, il s’intègre rapidement au milieu cosmopolite de la bohème artistique, où ses liens avec Modigliani, Soutine ou encore Braque nourrissent son langage pictural.
Fasciné par la figure féminine, qu’il aborde comme un idéal plastique, Kisling développe une iconographie du portrait frontal et du nu stylisé, devenue emblématique de son œuvre.
Parallèlement, son travail sur la nature morte, en particulier les bouquets de fleurs, lui permet d’explorer de manière autonome les rapports chromatiques et les structures décoratives. Ces compositions florales, d’une grande densité colorée, traduisent la même recherche d’harmonie et de tension formelle que ses figures.
Présentée dans cette exposition, l’œuvre Didi (1936) en constitue un exemple significatif. Le contraste entre la chevelure rousse du modèle et le vert acide du fond met en valeur une carnation presque diaphane, tandis que les courbes sinueuses empruntées au maniérisme italien rappellent l’attention de Kisling à la ligne et à la stylisation. Sa palette, évoquant par instants celle des préraphaélites (notamment Dante Gabriel Rossetti), inscrit ce nu à la croisée de références classiques et de préoccupations modernistes.
Par sa capacité à conjuguer tradition figurative, audace chromatique et sens de la synthèse formelle, Kisling incarne une voie singulière de la modernité picturale, à l’écart des avant-gardes radicales mais en résonance constante avec les courants esthétiques de son temps.
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